LE VIGNOBLE DU SUD OUEST
Des rives de la Garonne à la vallée du Lot, en passant par le Pays basque, les Pyrénées et la Gascogne jusqu’aux portes de Toulouse, le vignoble du Sud-Ouest offre une formidable palette de terroirs et de vins (1). Le vignoble du Sud-Ouest est le 4ème vignoble de France en volume de production avec 46% de rouges, 41% de blancs et 13% de rosés et ses 29 AOC et 13 IGP s’étendent sur 47 000 hectares et 13 départements (1).
Les sols sont variés ainsi que le climat, qui varie en fonction des terroirs et qui contribue à la typicité des vins du Sud-Ouest (1).
Carte du vignoble du Sud Ouest
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HISTOIRE
Les Romains, grands colonisateurs de la Provence, de la vallée du Rhône et de la province de Narbonne, qui s’étendait à l’époque jusqu’à Montauban, ramènent avec eux les premières vignes pour les planter dans le Sud-Ouest et introduisent le vin comme la boisson la plus importante des gens civilisés (1). Puis, au Moyen-Age, la viticulture continue de se développer, soutenue par le clergé qui utilise le vin pour la messe (1).
Après les invasions par les Maures et les Vikings au 8ème siècle qui ont anéanties la vigne, le vignoble du Sud-Ouest se reconstitue petit à petit et connait une rapide phase de prospérité, vite ralentie par la domination du port de Bordeaux qui exerçait un contrôle sur les entrées et les sorties des vins produits en grandes quantités dans l’arrière-pays, sur la Garonne (1). Les vignerons du Sud-Ouest ne bénéficiaient par des bons axes de communication pour bien vendre leurs productions et ont ainsi dû se plier au contrôle exercé par Bordeaux (1).
Bordeaux décide alors de donner aux vins du Sud-Ouest la dénomination de « Vins du haut-pays » dont la qualité est reconnue. Les vins sont nommés par le nom du port qui les expédie (Cahors, Gaillac, Moissac…) (1). Une fois parvenue à Bordeaux, une partie des vins est chargée sur des vaisseaux long-courriers et vendue sous le nom des régions d’origine. L’autre partie est achetée par les marchands de la ville et servent à allonger leurs propres vins avant d’en exporter le mélange obtenu qui développe ainsi le marché du coupage vendu sous le nom de Bordeaux (1).
En 1773, Louis XVI met fin au privilège Bordelais. Mais les guerres de la Révolution et de l’Empire viennent bloquer le commerce maritime de Bordeaux et les besoins en vin de coupage sont suspendus, poussant les vignobles du haut-pays à rechercher d’autres marchés (1). Celui de la classe ouvrière est en plein essor mais nécessite des vins à bas prix et engendre la plantation de cépages productifs qui aura pour conséquence d’endommager la renommée des vins (1).
Puis, vient l’arrivée du Phylloxera dans les années 1860 qui dévaste le vignoble. Le Sud-Ouest aura besoin de presque un siècle pour se remettre de cette crise, aggravée par le déclin économique des années 1880 (1).
Durant le 20ème siècle, la production de masse de vins de table permet le développement d’un grand vignoble, à partir de cépages productifs situés dans les zones fertiles. Ces éléments discréditent les productions de vin de qualité mais la production de vin de table est plus rémunératrice (1). Le gel de 1956 anéantit encore une partie des vignes et seuls les vignerons les plus motivés replantent. Grâce à leur enthousiasme et à l’apport technique et financier des rapatriés d’Algérie, on assiste à la renaissance de ce vignoble, qui retrouve progressivement ses lettres de noblesse (1). La restructuration des vignes s’accompagne du ré-encépagement en variétés régionales ou locales qualitatives (1). C’est alors que les reconnaissances géographiques (AOC, VDQS ou vin de pays) viennent consacrer ces années d’efforts pour de nombreux vins locaux comme le Bergerac, qui obtient son AOC en 1936 ou le Madiran en 1948 (1).
TERROIR
Le vignoble du Sud-Ouest se situe entre les reliefs du Massif central au nord-est, la chaîne des Pyrénées au sud et l’Atlantique à l’ouest. La Garonne, née dans les Pyrénées va se jeter dans l’océan atlantique, après avoir amené avec elle le Lot, le Tarn et la Dordogne, qui influent fortement sur la croissance de la vigne et scellent les caractères aromatiques et gustatifs des vins (1).
Les sols, dont la composition varie en fonction des différents terroirs, contribuent à la typicité des vins du Sud-Ouest. On y trouve des sols argilo-calcaires, de boulbènes, de galets, d’argiles, de sables-fauves et de calcaires gréseux (1).
Le climat y est aussi très contrasté. Au sud, les vignobles pyrénéens subissent une double influence climatique : la douceur et l’humidité de l’océan atlantique et les rigueurs climatiques engendrées par la proximité de la chaîne pyrénéenne (1). Le cœur du Sud-Ouest (Gers, Tarn, Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne et Ariège) est situé à mi-chemin entre océan atlantique et mer Méditerranée et connaît également une double influence climatique (1). Au nord, dans le Lot et l’Aveyron, le climat est plus continental, marqué par une sécheresse estivale (1).
VINS ET CEPAGES
La multitude des terroirs a amené les vignerons du Sud-Ouest à s’orienter vers un très grand nombre de cépages, certains anciens et très typiques de la région (2). 300 variétés de cépages sont référencées dans le Sud-Ouest dont 120 cépages autochtones (1). Reconnu pour être le berceau des cépages océaniques mondiaux, la famille des cabernets (notamment le Cabernet Franc) est originaire des Pyrénées. Le Merlot s’est d’abord développé dans le Sud-Ouest (1). La Négrette, le Duras, le Malbec offrent des saveurs d’une grande originalité et préservent la personnalité marquée des vins rouges du Sud-Ouest. Le Colombart, Mauzac et Manseng contribuent à faire découvrir le potentiel aromatique insoupçonné des vins blancs secs et moelleux de la région (1).
Le Cabernet Franc offre des vins fin et assez structurés, avec des parfums caractéristiques de framboise. À Madiran, on le nomme également Bouchy et au Pays Basque, il est connu sour le nom d’Acheria (1).
Le Merlot est très souple et offre des arômes de fruits noirs. Il s’exprime particulièrement bien sur les sols argilo-calcaires (de Cahors et de Gaillac, par exemple) (1).
Le Malbec, appelé également Cot, offre des vins élégants, parfumés et promis à une longue garde. Très présent dans la région de Cahors où il représente au minimum 70% de l’assemblage, le Malbec est également cultivé dans les Côtes de Brulhois (1).
Le Dura est l’une des plus anciennes variétés cultivées dans le Tarn, l’un des fleurons de Gaillac où il donne un excellent vin rouge coloré, fruité, doté d’une bonne acidité et d’une finesse réelle (1).
Le Colombard donne des vins aux arômes de fruits exotiques intenses et à la vivacité soutenue. Il est aujourd’hui principalement utilisé dans l’élaboration des Côtes de Gascogne et de l’Armagnac (1).
Le Mauzac puise ses origines dans la vallée du Tarn. Ses baies peuvent développer une forte concentration en sucre et sont utilisées pour l’élaboration de vins secs, vins moelleux et vins effervescents, essentiellement à Gaillac. Les arômes caractéristiques de ce cépage rappellent la pomme fraîche et la poire sur les vins secs auxquelles s’ajoutent des notes de coings et de miel sur les vins doux (1).
Le Manseng est un cépage blanc originaire du Piémont Pyrénéen. Cultivé sur environ 2000 hectares dans le Sud-Ouest de la France, il produit principalement des Jurançon secs et du Tursan. Il est aussi utilisé à Saint Mont et en Gascogne où il apporte aux vins blancs secs ses arômes et sa fraîcheur (1).
Pour approfondir vos connaissances sur le vignoble du Sud-Ouest, n’hésitez pas à venir rencontrer les producteurs de la région. Vous pourrez visiter divers chais, caves et vignobles, déguster différents millésimes, voir l’influence des cépages et partager avec les vignerons et propriétaires qui seront ravis de vous faire découvrir leurs propriétés, leurs vins et leurs traditions.